Blue Velvet a été pour moi le premier projet à se démarquer sur le plan purement artistique.
Il est issu d’une profonde réflexion sur moi-même, la photographie, et le nu en général.
La séduction, ou le jeu de cacher/montrer.
En découle un intérêt pour représenter la séduction telle qu’elle m’est perçue. Non pas comme quelque chose de cru, de brutal, mais bien plus comme une perception sensible, un jeu de sens qui suscite notre imagination.
Naissent ainsi les premiers tests de lumières pour masquer un corps nu tout en lui laissant apparaître des lignes, des formes ou des couleurs. Et ce bleu, naît d’une erreur, d’un test de l’instant qui s’imposera par la suite comme une évidence quant à la technique d’éclairage utilisée. Il permet ainsi au corps de se fondre à loisir dans la pénombre, ou d’en surgir pour laisser épouser sa silhouette. Le spectateur peut alors à loisir admirer ce que le modèle nous permet d’entrevoir, mi voyeur, mi charmeur. Avec cet éclairage tamisé, dans ce que l’image rendue a d’impersonnel, la séduction retrouve toute sa place dans l’imaginaire. Le spectateur se projette tant sur les parties du corps qu’il pense apercevoir, que sur l’identité du modèle. Et j’entre-aperçois déjà ce qui fera l’objet de ma première série dans ce constat que tous les corps sont séduisants dès lors que l’imaginaire est libre.